Maternelle 4 ans: levée de boucliers des CPE

«Les intervenantes en petite enfance et les employeurs du secteur font front commun pour faire cesser le développement de nouvelles maternelles 4 ans pour tous. Sur le terrain, le message est clair autant des acteurs du réseau et des parents: il faut prioriser et renforcer les milieux existants qui offrent des services de qualité aux tout-petits», clament les gens du  milieu des CPE du Québec.

C’est l’essentiel du message que portaient, vendredi dernier, Francine Lessard, du Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance (CQSEPE), et Valérie Grenon, de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), de passage à Saint-Jérôme.

Pétition

Ce jour-là, des dizaines d’acteurs du réseau de la petite enfance étaient mobilisés à Saint-Jérôme et plus d’une centaine dans les Laurentides dans le cadre du Mois d’actions contre les maternelles 4 ans pour tous.

Ainsi, à la sortie des services éducatifs dans la région, des parents étaient sollicités pour signer une pétition demandant au gouvernement de cesser le déploiement des maternelles 4 ans pour tous.

Ladite pétition a été lancéeen décembre dernier par le CQSEPE et est marrainée par la députée péquiste de Joliette, Véronique Hivon.

Libre choix des parents

Pour appuyer leur démarche, les représentants duCQSEPE et de la FIPEQ-CSQ disposent d’un sondage Léger (réalisé pour le compte de la FIPEQ-CSQ) qui démontre «qu’à peine 23 % des répondants disaient préférer la maternelle 4 ans pour leur enfant par rapport à 68 % pour les CPE et les milieux familiaux publics».

«Comment les dix députés de la CAQ dans les Laurentides peuvent-ils cautionner l’implantation des maternelles 4 ans mur à mur alors que ce n’est pas une volonté de leurs concitoyens. Plutôt que de s’entêter, on les interpelle pour qu’ils demandent des investissements pour nos tout-petits dans notre réseau public de la petite enfance!», dit Mme Grenon.

Pour Youri Chassin, député de Saint-Jérôme et adjoint parlementaire au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, il appartient aux parents de décider.

«Il y a un principe fondamental qui veut que l’on donne le choix aux parents. Nous sommes le gouvernement de tous les Québécois. Quand on voit que 23 % des parents sont en faveur de la maternelle 4 ans (sondage Léger), il faut respecter leur choix», de plaider M. Chassin, lorsqu’interrogé par Infos Laurentidessur la question.

Bien plus, soulignant qu’il y a actuellement, «une bonne proportion d’enfants qui ne sont ni à la maternelle 4 ans, ni en services de garde», le député se dit d’avis que la formule préconisée par la CAQ permettrait de détecter et d’intervenir auprès des enfants qui éprouvent certaines difficultés dans leur cheminement.