
L’intérieur (il y a un certain temps) de l’aréna Melançon devenu l’Institut régional des sports. I Photo Ville de Saint-Jérôme
Une possibilité de 18 lits: l’ancien aréna Melançon accueillera des itinérants
Comme le Journal Infos Laurentides y faisait allusion dans sa plus récente édition, les autorités de Saint-Jérôme travaillent actuellement à transformer une partie de l’intérieur de l’ancien aréna Melançon (devenu il y a trois ans l’Institut régional des sports, actuellement fermé en raison de la crise de la COVID-19) en centre d’accueil d’urgence temporaire pour les itinérants.
18 lits
Selon ce qu’il a été permis d’apprendre, on parle d’une installation de 18 lits, qui seront aménagés sur l’espace «glace».
«La Santé publique a émis ses recommandations et le centre a été aménagé en fonction de ces dernières» précise-t-on du côté de la Ville de Saint-Jérôme.
«L’ouverture du centre d’urgence temporaire est un bel exemple de collaboration avec le milieu communautaire et le CISSS des Laurentides» ajoute-t-on.
Si tout se déroule comme prévu, le centre devrait ouvrir vers la fin de la présente semaine, nous a-t-on appris.
«Faut en avoir une…»
Puisqu’il est question d’itinérance, il convient de parler de l’implication de Pierre Pariseau-Legault, professeur en sciences infirmières au campus de Saint-Jérôme de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), qui s’est porté volontaire pour s’impliquer sur la question, quand le CISSS des Laurentides a demandé de l’aide au début de cette pandémie.
«Son expertise en santé mentale et en intervention de proximité fait de lui un candidat idéal pour accompagner cette clientèle plus vulnérable, particulièrement en cette période» souligne-t-on du côté de la direction de l’UQO.
Alors que, pour le principal intéressé, son implication allait de soi.
«Ces personnes se retrouvent avec moins de services, ils n’ont parfois plus d’endroits où se loger, plus d’accès aux services leur permettant de subvenir à leurs besoins et assurer leur sécurité. On parle d’extrême précarité» note le professeur Pariseau-Legault. « C’est facile à dire, restez à la maison, mais cela implique qu’il faut en avoir une ! Voilà pourquoi, cette population a besoin d’un soutien adapté.»
Réduction des méfaits
En outre, Pierre Pariseau-Legault travaille en collaboration avec Lisandre Labrecque-Lebeau, également professeure associée à l’UQO au Département des sciences infirmières, sur un projet de recherche visant à réduire les méfaits, plus particulièrement chez les personnes en situation d’itinérance.
À cet égard, Pierre Pariseau-Legault est d’ailleurs d’avis que, plutôt que de donner une contravention à une personne itinérante qui se retrouve en faute face à la loi, on devrait prôner des mesures d’accompagnement et de réponse aux besoins immédiats.
L’approche préconisée repose sur les principes suivants : déstigmatiser les comportements dits problématiques, reconnaître les personnes et leurs conditions de vie et convenir avec les personnes d’objectifs concrets et réalisables à court terme.
«La réduction à zéro des méfaits, en temps de crise, est difficile. L’important est d’adapter les consignes sanitaires aux réalités des personnes évoluant dans des conditions de vie difficiles» évalue-t-on.